Nature et Environnement
Fermer ⊗
Ces contrastes sont encore amplifiés par la topographie des lieux. Ainsi, en quelques kilomètres, on peut passer d’une zone très méditerranéenne (versant sud du Pic de Bitrague), accompagnée par les cigales et l’odeur des cistes, à la fraîcheur d’une hêtraies-sapinière quasi montagnarde protégée du soleil brûlant par les falaises de Ginoles (La Salayrède).
A cette diversité climatique s’ajoute celle géologique du bassin de Quillan. En effet, les roches constituant le sous-sol sont de deux types d’une part, des marnes et des grès noirs, d’autre part, des calcaires blancs. Ces derniers sont le résultat de récifs construits par des organismes vivants (algues, coraux, etc.) en milieu marin il y a environ 120 Ma*.
Les marnes et les grès, légèrement plus récents, – 110 Ma* – traduisent la présence d’un ancien delta. Ces couches, à l’origine déposées « à plat », se sont soulevées et plissées lors de la formation des Pyrénées il y a 45 Ma*.
On observe aujourd’hui dans le bassin de Quillan le résultat de l’érosion de ces couches pendant des millions d’années. Cette érosion ne produit pas les mêmes reliefs en fonction de la roche qui est démantelée. Ainsi les marnes s’érodent de manière douce et régulière produisant des reliefs arrondis avec parfois de petits affleurements de grès plus abrupts ; c’est par exemple le cas des Trois Quilles et de la butte de Couïrou surplombant La Forge. Les calcaires bio-construits, eux, sont très durs et résistent mieux à l’érosion. Ils forment des parois abruptes se démantelant par blocs (éboulis), comme au niveau des falaises de Ginoles (La Salayrède) et de la Muraille du Diable à l’entrée du Défilé de la Pierre-Lys.
Cette géologie particulière explique la diversité floristique trouvée autour de Quillan.
Les marnes et grès noirs, roches légèrement acides, forment le sol idéal pour certaines espèces (arbousier, bruyère arborescente et plusieurs cistes).
Les calcaires, plutôt basiques, favorisent la présence d’autres espèces (genêt d’Espagne, buis, genévrier de Phénicie).
Ces reliefs et leurs végétaux différents attirent des cortèges d’animaux différents dont les plus emblématiques sont les vautours, cerfs et isards. Si l’on ajoute à ce tableau le Fleuve Aude et ses richesses floristiques et faunistiques spécifiques (loutres, cingles plongeurs, truites fario) on comprend que le bassin de Quillan est un joyau de biodiversité à préserver que l’on prend plaisir à découvrir en randonnée.
*Ma: Million d’années
Loïc Brepson, Association « L’ Aude au Nat’ ».